Fiscalisation, manipulation et mauvaise conscience
Il est une constante du moins au cours des ages : le paiement de l’impôt , jusqu’à une période récente, étaient vécu avec un certain manque d’enthousiasme… du reste, l’histoire officielle, celle que nous avons tous appris à l’école de la république, insiste lourdement sur ces pauvres paysans étrillés entre taille, corvées, dîme, gabelle, capitation et moult autres impôts allègrement mélangés dans le temps et dans les lieux. Du reste les impôts du tiers-état (oui, car il existait d’autres impôts qui, pour ne pas être payé en numéraire, frappaient les autres ordres – ne serais ce que l’impôt du sang, du par la noblesse qui allait jusqu’à entretenir un régiment et les fonctions, que l’on dirait de nos jours « de service public » telles que l’instruction, l’état civil, les hôpitaux tenus par le clergé pour le compte de la collectivité- mais cela est une autre histoire…) n’étaient pas le seul fait du prince, il fallait pour le percevoir l’accord des parlements qui se sont très fréquemment opposés. En cas de résistance des parlements, le Roi devait même se déplacer en personne pour tenir un lit de justice afin d’imposer sa volonté aux magistrat, ce qui n’a été qu’exceptionnel au cours de l’histoire.
La révolution remplaça tous ces impôts par les "quatre vieilles" (dont l’impôt sur les portes et fenêtres qui, rappelons-le, ne fut supprimé qu’en 1926, sous la Troisième République..)
Après la révolution, l’impôt restait tout aussi impopulaires. La très bourgeoise Monarchie de Juillet tente de subordonner les droits civiques au paiement d’un certain montant d’impôt sans toutes fois réussir à enthousiasmer pour autant les contribuables !
Depuis plus d’un demi-siècle, la fiscalité et la para fiscalité se sont emballées. Il n’était plus alors question de tenir des lits de justice… principe de la séparation des pouvoirs oblige, notre constitution interdisant même au Président de la République de se rendre au parlement !
Alors, il a été fait appel à la manipulation mentale… selon deux voies
La première après 1945 qui a consisté à faire croire que c’est l’autre qui paie : le plus bel exemple est le financement de la sécurité sociale qui distingue les cotisations ouvrières des cotisations patronales. Certes, lors de la mise en place, les salaires net n’ont pas été excessivement grévés mais depuis lors, il est aisé de se rendre compte que le salaire réel est celui que l’employeur doit effectivement débourser pour employer un salarié salaire net plus charges tant salariale que patronales. Cette distinction est maintenue et connaît de nouvelles apmlications au fil des ans : 1%patronal en 1951, puis CSG en 1991 par exemple. Fiction comptable qui permet d’éviter la révolte des salariés qui n’ont pas l’impression de ne toucher que la moitié de leur salaire réel…
La deuxième voie à évolué avec le temps… des bons sentiments invoqués au début on a glissé vers la mauvaise conscience. Elle a vu le jour en 1956 avec la création de la vignette automobile, impôt destiné au financement d’un fond de solidarité destiné à assurer un revenu minimum de vieillesse. Mais très vite, les contribuables se sont rendus compte que les ressources, en augmentation, n’étaient plus affectées à cet objet premier, ce qui est du reste conforme au droit fiscal.
Donc, de la générosité, on est passé à la mauvaise conscience… Pour justifier une taxation accrue de l’essence, on a mis en avant dans un premier temps la sécurité routière et surtout la vitesse, seule cause aisément mesurable. Pour le tabac, c’est le soucis de santé publique. La recette est simple : on dresse une partie de l’opinion contre l’autre : dès lors, plus besoin d’argumenter, les fesse-mathieu s’en chargent. Et les victimes ont mauvaises conscience et perdent tout droit à la défense…
Le tout jeune mouvement écologiste s’est engouffré dans cette brèche. Sans doute parce qu'il avait été abreuvé de ces pratique et qu'elles correspondant à leur mentalité de petits Saint-Just élevés dans le stalinisme post-soixante-huitard... L 'émergence du principe pollueur payeur s'est faite lors des marées noires. Dans ce cas là, il était admissible et n'était du reste que la simple application de l'article 1382 du code civil. L'ennui, c'est d'avoir transposé cette solution dans une sorte de mauvais syllogisme. Victimes de l'autoflagellation quelque peu orgueilleuse de la pensée occidentale décadente ils eurent tôt fait de proclamer : nous sommes tous des pollueurs ! Dès lors, la punition passe par la fiscalisation. C'est anisi que l'on surtaxe les ordures ménagères au profit des grands groupes dont ils sont, peu ou prou actionnaires du reste, ne serais ce que par leurs SICAV...
Et on voit les citoyens réclamer des taxes ! Chose nouvelles puisque depuis des siécles, le bon sens commandait de résister à l'impôt... Bien sûr, ce sont les mauvais qui sont taxés, pas les bons... les fabricants d'appareil électriques sont soumis à une taxe pour l'élimination... que, libéralisme oblige, on leur permet de répercuter dans le prix de vente...
Mais nous reviendrons sut tout ceci. En attendant, réfléchissons à qui paie en bout de chaine ? Est-ce que ce sont les vrais pollueurs, ceux qui proposent des produits obsolètes très rapidement, quasiment irréparables ou les consommateurs, obligés de passer sous les fourches caudines de la société de consommation ?
Interrogeons nous aussi sur cette perversion de l'esprit qui consiste à détruire la responsabilité individuelle pour en faire une culpabilité universelle ?
N'est-ce pas le fait d'esprits étroits, incapables d'imaginer des solutions véritablement inovantes ?
L'utopie apocalyptiqye des écologistes politiques ne va-t'elle pas détruire plus sûrement notre société occidentale par sa démarche suicidaire ?
Nous verrons tout cela dans les prochains articles